Petite présentation des Maisons d'Education de la Légion d'Honneur
Et tout d'abord, un grand merci à toutes les élèves,
actuelles ou anciennes, qui m'écrivent pour rectifier mes petites
erreurs ou me causer de ma page.
Ensuite, grande nouvelle, la MELH a son site internet !!! sisisi !!! je n'ai pas
voulu y croire moi-même lorsque je l'ai su. Mais sisi, c'est bien vrai, le
site exhiste bel et bien, allez donc z'y voir si vous me croyez pas :
www.melh.net
Bon, et puis oui, parce que je dits toujours La Légion d'Honneur,
mais en fait, il y en a deux. Au départ, d'ailleurs, il y en avait
trois.
Alors. Voici l'histoire. Enfin, un petit résumé. Si vous en voulez
plus, hé bien il y a dorénavant le site officiel. Ceci dit, il est
peut-être un peu plus... orienté que le mien ;-) En tous cas, un tout
petit peu moins drôle, c'est certain ;-))) L'humour ne fait toujours pas
partie du programme, je trouve ça fort dommage d'ailleurs. Enfin, revenons
à nos moutons. Donc. Après avoir fondé d'ordre
national de la Légion d'Honneur, celui que tout le monde connaît,
vous savez, les petites croix au bout d'un ruban rouge, Napoléon
décide de fonder un établissement pour donner de bonnes
épouses à ses bons soldats. Ou une bonne éducation
aux filles des dits bons soldats. Il signe le projet proposé par
le Conseil d'Etat le 15 Decembre 1805.
Permettez-moi de citer (recopier) une partie de l'historique proposé
dans la plaquette de présentation de l'établissement, puisqu'il
est très bien fait :
"Ce projet prévoit la création de trois Maisons. Après
avoir étudié différentes propositions, l'Empereur
choisit, en juillet 1806, le château d'Ecouen. Il charge le comte
LACEPEDE, premier Grand Chancelier, de l'organiser tant pour les travaux
d'aménagement que pour le recrutement du personnel et des
élèves, mais trace lui-même, le 15 mai 1807, les
grandes lignes de l'éducation qu'il veut donner aux
élèves."
Mme Vandervoorde, précédente surintendante (un peu l'équivalent
d'un proviseur, si vous voulez), celle de mon époque (sa remplaçante étant depuis cette année scolaire Mme Piers), a très bien résumé les
lignes en question lors de diverses interviews à l'occasion
de reportages sur cette curieuse institution : "Faire des femmes utiles".
Si vous voulez mon opinion là-dessus, vous pouvez toujours me la
demander par email. Si je le reçois
à un moment où je ne suis pas trop débordée, je
répondrai peut-être. Mais globalement, ça me hérisse,
bien sûr. Je continue.
"La première directrice est Madame CAMPAN, ancienne lectrice des filles
de Louis XV puis première femme de chambre de Marie-Antoinette. Elle
est nommée le 5 septembre 1807 et reçoit les premières
élèves en novembre au château d'Ecouen.
Le 25 Mars 1809, Napoléon signe le décret de fondation d'une
deuxième Maison qui est installée dans l'ancienne abbaye
royale de Saint-Denis et que dirige Madame du Bouzet. Saint-Denis est
inauguré le 1er juillet 1811.
Peu après s'ouvre une troisième Maison, les Loges, en
forêt de Saint-Germain-en-Laye. Il confie à Madame de LEZEAU,
Supérieure de la congrégation de la Mère de Dieu, le
soin d'organiser cette nouvelle institution d'orphelines."
Voilà pour la citation. Je vais pouvoir terminer toute seule à
présent.
Alors, depuis 1962, Ecouen est devenu le Musée de la Renaissance.
La maison des Loges abrite le premier cycle (i.e, de la sixième
à la troisième), Saint-Denis le second cycle (c'est là
que j'ai passé deux ans) plus une classe préparatoire de
Lettres Supérieure depuis le 1er septembre 1989, une classe
préparatoire au B.T.S. Commerce International le 1er septembre de
l'année d'après (si vous avez tout suivi, c'est pil-poil les
deux années où j'y étais, en fait, tout ça,
c'est grâce à Mme Vandervoorde qui venait aussi d'arriver
et qui a fait énormément de choses, bien qu'on puisse se demander
à quoi tant d'éfforts peuvent servir puisqu'il s'agit
avant tout de faire des femmes utiles ;^). Elle est aussi à l'origine
de l'assouplissement de certaines règles pour les plus agées
comme "en rang 2 par 2", les chambres...), et, depuis 1994,
une classe de Première Supérieure, mais il paraît qu'en
fait, c'est la nouvelle appellation pour Hypocagne (première
année de classe préparatoire lettre sup), merci à
Charlotte, une ancienne, qui a eu la gentillesse d'éclairer ma lanterne
à ce sujet. Bref, en gros, pas de changement depuis 1990, à part
de nom. Le mythe révolutionnaire s'effondre ;-))
Alors, les particularités de ces établissement :
- D'abord, ce sont exclusivement des INTERNATS. De plus, ce sont des
internats, internats : à part peut-être les élèves
des classes supèrieure post-baccalauréat, les autres ne
peuvent en sortir la semaine. Sauf le mercredi après-midi, pour
les visites, mais il faut être sortie par quelqu'un faisant partie
d'une liste de personnes autorisées à vous sortir donnée
par les parents en début d'année. Quand j'y étais,
cela s'assouplissait un peu pour les terminales, notamment celles dont
les personnes figurant sur la liste n'étaient pas trop désireuses
de faire le déplacement jusqu'à Saint-Denis (moi, par exemple).
Le we, qui commençait généralement le samedi 17h parce
que le matin yavait cours, et l'après-midi, devoir-sur-table,
même cirque : on ne pouvait sortir et passer le we que chez des
personnes figurant toujours sur la même liste....Voilà pour
l'internat. Enfin presque.
- Ensuite, cassons tout de suite une idée reçue : CE N'EST
PAS UN ETABLISSEMENT PRIVE ! et non. C'est public, rattaché
à l'ordre de la légion d'honneur, mais public. Et vu que l'ordre
de la Légion d'Honneur serait rattaché à la Justice,
et bien c'est rattaché au ministère de la justice...
- Les uniformes. Hé oui, vous attendiez tous ça !! Pour faire
des femmes utiles, il faut les habiller toutes de façon identique,
et pour leur apprendre la modestie, plutôt mal, c'est mieux.
Autant les uniformes militaires pour homme peuvent être avantageux,
autant ceux-ci pouvaient être laids. Enfin, laids, je sais pas pas,
mais généralement enlaidissant, c'est sûr. Encore maintenant, j'ai du mal
à savoir comment m'habiller avec ces histoires. Enfin, à St-Denis,
on avait pas les blouses, c'était déjà ça,
et les couleurs étaient blanche et bleu marinne (j'ai
déjà vu des uniformes roses en Tunisie ou Maroc je crois,
mais ce n'est peut-être pas assez modeste. Tant mieux, j'ai une
aversion maladive pour cette couleur). Donc bon. C'était moche,
peu pratique, mais ça passait. Sauf, sauf, la ceinture. Ah la
ceinture. LA spécialité de l'uniforme. Et je dits ceinture,
je devrait dire ruban. Vous savez quoi, avec un peu d'imagination,
attifée comme on l'était, on aurait pu prendre nos
uniforme pour des paquets cadeaux, en fait. Faudrait que je vous
fasse un dessin pour vous expliquer comment s'attachaient ces bon sang
de ceintures, enfin, de la 6ème à la première. Les
terminales avaient le privilège de porter leur "ceinture" en
"écharpe", vous savez, comme les maires lors de manifestations
officielles, sauf qu'au lieu des 3 couleurs de la république,
c'étaient les 6 couleurs des autres classes. Hé oui,
parce que chaque niveau avait sa couleur. Grâce à un certain nombre de supportrices de ma page (pardon d'avoir tant tardé à rectifier, en
réalité, je l'avais fait dès la première
réaction, mais j'avais modifié le mauvais fichier semble-t'il), je peux
vous donner toutes les couleurs des classes. Alors, dans l'ordre :
sixième=verte, cinquième=mauve, pardon "violette" (c'est le terme exacte,
merci Clémence ;-) ), quatrième=aurore (c'est à dire orange, mais
ça manque de classe, vous ne trouvez pas ;-) ?), troisième=bleue
(j'en reviens toujours pas qu'ils n'aient pas trouvé un nom plus...
mieux, quoi). Enfin, seconde c'est Naccarat (pour pas dire rouge, pour une
institution militaire, ça le ferait pas, quand même, mais c'est
bien de cette couleur qu'il s'agit
pourtant), et première, blanche, tout simplement.
- Les règles : strictes, encore que, ils paraît qu'elles
sont en voie d'assouplissement.
- Les dénominations. Comme vous l'avez déjà
constaté, l'une des spécialité du coin, est de changer
certaines appelations courantes. Nous avons ainsi relevé orange, qui
devient aurore, rouge, qui devient naccarat, proviseur, qui devient
surintendante, il y a également censeur, qu'on appelait parfois ainsi,
mais il paraît qu'il faut l'appeler proviseur adjoint, c'est là
que j'en reviens pas, parce que comme vous l'avez peut-être
constaté, proviseur, ça n'existe théoriquement pas, sur
place, donc quelle signification donner à "proviseur adjoint" ? il faut
dire que ce poste est occupé depuis 2 ans par Madame Heudron, et
qu'elle ne s'est peut-être pas encore totalement faite a tous les usses
(comment ça s'écrit, ça ??!!) et coutumes du lieu...
peut-être est-ce elle qui a ramené cette appellation de
l'extérieur (argh...)
- Les locaux : somptueux. Tout le "scolaire" a été
regrouppé dans de nouveaux bâtiments, qui ont été
déssinés (curieux que personne ne se soit écrié "harot sur
l'anglicisme" suite à l'emploie du précédent terme :
désignés. Snif,
je suis presque déçue ;-)) ) de façon à ne pas gâcher
les anciens. Dans les anciens, c'est à dire l'ancienne abbaye, se
trouvent le refectoire, l'intendance, un salon d'honneur je crois,
et à l'étage, les dortoires et les relativement
récentes chambres.
Vous pouvez aller voir quelques
photos personnelles qui datent de 1991.
A part ça, c'est gentil, vous êtes déjà
quelques uns (unes) à m'avoir contactée au sujet de la
Légion. Yen a même un qui a dû confondre avec la
légion étrangère et qui voulait des renseignements
pour "entrer dans cette légion" (sic). En revanche, une autre personne m'a contactée
au sujet d'une maison de repos des anciennes. Je suis désolée
de n'avoir pas répondu plus tôt, d'ailleurs, il faut encore que je le fasse, mais j'étais un peu débordée dernièrement. Je me suis cependant renseignée, et il paraît que ça
existe en effet. Afin de mieux répondre aux diverses demandes, j'envisage
de me mettre en rapport avec l'association des anciennes officielle, mais il
semblerait que ce soit une peu le basard en ce moment chez elles, donc je vais
attendre que ça se tasse. En revanche, j'ai tout de même
obtenu leur numéro, et si vous êtes anciennes, et que vous
voulez entrer en rapport avec elles pour un renseignement ou tenter de
retrouver quelqu'un (nostalgie, quand tu nous prends...), voici les
coordonées que j'ai :
Association des Anciennes de la Légion d'Honneur
64, rue de Rome
75 008 Paris
tel : 01 44 69 01 61
pas d'email pour l'instant...que voulez-vous, personne ne me contredira si je
dits que c'est une institution qui ne brille pas pour être à la
pointe du progrès, n'est-ce pas ? on pourrait même la
soupçonner de faire très attention à ne pas y être,
parfois. C'est que c'est dangereux le progrès...n'est-ce pas ;-)))) ?
c'est bien pour ça que quand même, je n'en reviens toujours pas
qu'il y ait un site. Je me console en me disant qu'il n'y a toujours pas de site
officielle pour les Anciennes, et que donc, elles, au moins, ont réussi
à conserver cet esprit des temps passés qui fait tout le charme ce
cette institution ;-)))
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