Cela fait plusieurs années que TeX et LaTeX sont
devenus des standards indispensables pour écrire des mathématiques. Le
développement de LaTeX est aujourd'hui tel que l'on peut l'utiliser pour
écrire n'importe quel document. Tout ce que l'on peut faire avec un
traitement de texte est faisable avec LaTeX (il y a même beaucoup de
choses que l'on peut faire avec LaTeX qui sont difficiles à faire avec un
traitement de texte), et le résultat final est toujours de meilleure
qualité. Le seul défaut de LaTeX est sa difficulté d'utilisation. La
documentation est très lourde, souvent difficile à lire quand on ne
connaît pas suffisamment le TeXbook de D. Knuth, et peu (ou pas du tout)
clairement structurée. D'où l'intérêt d'utiliser un éditeur qui comporte
une adaptation aussi complète que possible à LaTeX.
En dehors de la documentation LaTeX se trouvant sur toute distribution, il
existe quelques sites où l'on trouve une documentation plus ou moins
complète:
(La)TeX Navigator,
FAQ
LaTeX (grappa Lille),
TeXnik web site. Cette liste n'est,
bien sûr pas exhaustive. Lorsque l'on a un problème difficile, une
recherche dans Google est souvent utile.
Il n'existe pas d'installation LaTeX «complète». Le nombre de
packages LaTeX disponibles sur
CTAN est considérable et une
distribution ne peut les installer tous. C'est pourquoi chacun se rajoute,
dans son répertoire utilisateur, un certain nombre de
packages qu'il trouve utiles. Cette
installation doit toujours se faire dans le répertoire $HOME/texmf, avec
une arborescence à peu près identique à celle du système
(/usr/share/texmf). Ce n'est pas seulement commode, c'est pratiquement
nécessaire à partir de TeTeX-3.0.x. La configuration TeX de cette version
est enregistrée dans les répertoires $HOME/.texmf-var et
$HOME/.texmf-config qui sont générés quand on lance les commandes de
configuration. Par exemple, si on veut utiliser une nouvelle police (de
math ou non), cela se fait avec la commande «updmap» qui va chercher, aux
endroits usuels, les fichiers qui définissent la police: la simple
installation (complète) d'une police dans $HOME/texmf ne suffit plus à
partir de TeTeX-3.0.
Éditeurs LaTeX
Il y a plusieurs façons d'écrire un document en LaTeX. On peut tout
d'abord utiliser un préprocesseur LaTeX comme
LyX qui, à mon sens est excellent,
d'autant plus qu'il est aisé de lui apprendre ce que l'on a soi-même
appris. Si on préfère utiliser un éditeur, on peut utiliser soit un
éditeur ordinaire (par exemple emacs avec des réglages spécifiques plus ou
moins faciles à mettre en place) ou un éditeur spécifique pour fichiers
TeX.
A ma connaissance il existe deux éditeurs spécifiques sous Linux: «
TeXmaker» et «
Kile».
TeXmaker Très
semblable à Kile. Il à l'avantage de ne pas nécessiter KDE.
Kile est très complet. Il
comporte toute une aide facilitant la frappe d'un document LaTeX, de sorte
que n'importe qui peut écrire un document LaTeX avec Kile sans connaître
le langage. Il comporte tout de même le petit défaut de nécessiter une
version de KDE très récente.
Pour les éditeurs standards, on peut installer des packages rendant la
frappe LaTeX plus facile. Par exemple, avec Emacs, il est commode d'avoir
«AucTeX» ainsi que «
Preview-LaTeX». Un
autre choix que je trouve très bien fait est
Nedit avec le package «latex-pack»: ce
pacage fournit une interface très complète pour les principales commandes
LaTeX, ainsi qu'une aide en ligne fort bien faite. Vu la rapidité de
Nedit, je pense que si l'on veut utiliser un éditeur simple c'est
probablement le meilleur choix (Emacs avec AucTeX et Preview-LaTeX est
très bien fait mais assez lent).
Compilation
Pour produire du PDF en toutes circonstances, je conseille d'utiliser «
vlatex»
au lieu de «pdflatex» (naturellement, la création du PDF à partir du
PostScript est à proscrire). Ce dernier ne supporte pas l'incorporation de
code PostScript; en particulier, «PSTricks» est inutilisable avec
«pdflatex» et parfaitement utilisable avec «
vlatex» (il existe un
package «pdftricks», mais je n'ai pas réussi à la faire marcher
convenablement) et partiellement utilisable avec «pst-pdf».
Deux aspects fastidieux lorsque l'on compile un fichier LaTeX et pour
lequel je n'ai pas trouvé de solution avec n'importe quel éditeur (sauf,
partiellement, Kile) sont, d'une part, le fait que la compilation produit
un plus ou moins grand nombre de fichiers (en particulier avec vlatex si
on utilise «pdfscreen») qu'il faut ensuite effacer, et, d'autre part qu'il
faut lancer plusieurs compilations (et même plusieurs compilateurs lorsque
l'on utilise des fichiers bibtex ou quand on veut faire un index ou quand
on utilise pst-pdf) pour obtenir le résultat final. Pour simplifier la
compilation, je me suis écris une série de petits scripts (que j'ai appelé
LaTeX-X)
qui prennent en charge complètement la compilation LaTeX dans un
répertoire temporaire qui est vidé une fois toutes les opérations
terminées. Ces scripts effectuent une compilation complète (i.e. il lance
automatiquement «latex» (ou «pdflatex» ou «vlatex» ou etc...) autant de
fois qu'il le faut ainsi que «makeindex» et «bibtex» si cela est
nécessaire) du fichier sur lequel il est lancé; l'utilisateur a le choix
soit de simplement voir le PostScript ou le PDF final, soit d'enregistrer
le PostScript le DVI ou le PDF final. S'il y a une erreur dans le fichier
LaTeX qui stoppe la compilation, le fichier "log" s'affiche. Attention ces
scripts ne fonctionne qu'avec des fichiers LaTeX2e (i.e. débutant par
"DocumentClass"); si on veut le faire fonctionner avec des fichiers
LaTeX2.09 il faut faire une petite modification dans le script de base
(latex-x).
LaTeX-X
peut être utilisé de deux manières différentes:
- Pour compiler un fichier LaTeX2e et soit visualiser en PostScript ou
PDF soit enregistrer le résultat final sous forme PostScript, DVI ou
PDF. La compilation peut se faire soit avec «latex», soit avec
«pdflatex», soit avec «vlatex» si ce dernier est installé sur la
machine (l'installation de LaTeX-X détecte cela automatiquement), soit
avec «pdflatex mode pst-pdf», soit avec «elatex», soit avec
«pdfelatex».
- A travers un éditeur (comme, par exemple Emacs, Nedit, Kile, LyX),
on utilise LaTeX-X pour compiler le fichier que l'on
est en train de taper. LaTeX-X effectue alors le minimum de
compilation nécessaire pour mettre à jour le résultat final (i.e. si
vous avez déjà lancé LaTeX-X une fois au moins et que vous le
relancez, il teste s'il y a eu des modifications dans le fichier TeX
(ainsi que dans tous les fichiers utilisés pour la compilation (i.e.
bibtex et inputs) et effectue les compilations nécessaires).
Toutes les compilations sont effectuées dans des répertoires temporaires
spécifiques qui sont vidés, soit immédiatement quand il s'agit d'une
compilation simple, soit quand on ferme l'éditeur pour la seconde
utilisation (à condition que celui-ci soit lancé avec un script
convenable).
Lorsqu'une compilation est terminée, on a la possibilité d'éditer un des
fichiers du répertoire temporaire de compilation, de le modifier, et de
relancer une compilation simple (cela peut être utile par exemple pour
modifier un index).
LaTeX-X
est utilisable en deux langues: le français si votre variable LANG
contient «fr», en anglais dans tous les autres cas.